Départ du Père Bernard Neveu , père montfortain

Aujourd’hui est un bien triste jour puisque le dernier représentant des missionnaires montfortains quitte notre ensemble paroissial.

Aujourd’hui dimanche 25 septembre 2022, le Père Neveu, père montfortain, a célébré sa dernière messe à Notre Dame de La Gardiolle (Conqueyrac). Sa présence n’est plus souhaitée sur les lieux.

Je partage avec vous son témoignage à l’occasion du tricentenaire de Montfort (2016) :

“RENCONTRE…
avec Bernard Neveu, Père Missionnaire Montfortain de la Gardiolle
Comment avez-vous connu le père de Montfort ?
Par des Montfortains, justement ! J’habitais une commune près de Rennes et,
à l’époque, les professeurs du grand séminaire de théologie des Montfortains
venaient aider les curés des paroisses alentour. Par la suite, je suis entré au
séminaire à Pont-Château où le père de Montfort avait érigé en 1706 son cal-
vaire qui fut détruit, puis restauré.
Quel aspect de son apostolat vous touche le plus ?
Sa volonté de faire vivre l’engagement du baptême en se donnant tout au Christ par la Vierge Marie
et bien sûr son attention aux pauvres…
Séminariste, j’ai toujours eu ce désir de prêcher des missions sans rester toujours attaché à la
même paroisse. Lorsque j’ai été ordonné prêtre, mon souhait a été exaucé. On m’a envoyé à Cholet,
en plein cœur des Mauges, pour prêcher des missions ; j’ai aimé ! Et j’ai vécu cela pendant une
quinzaine d’années…
N’aurait-on pas intérêt à redécouvrir ce type de missions dans le contexte d’aujourd’hui ?
C’est une question qui m’interpelle. Et que je me suis posée au bout de plusieurs années de minis-
tère avec l’équipe de missionnaires à laquelle j’appartenais.
Nous étions dans les années 1970-1980. À l’époque, parce que cette manière d’annoncer l’Évangile
ne nous semblait plus adaptée, nous avons décidé d’arrêter ces missions et de continuer notre vie
de prêtres missionnaires sous une autre forme. Nous sommes devenus plus sédentaires et nous
nous sommes mis au service des paroisses et des prêtres diocésains tout en continuant notre vie de
missionnaires et d’évangélisateurs.
Parfois, cela a pu prendre aussi d’autres formes. Pour ma part, j’étais attiré par l’Action catholique.
Je me suis formé avec des prêtres et des laïcs qui connaissaient bien ces mouvements où l’on ac-
compagne la vie des gens en dialoguant avec eux.
En arrivant dans le Gard, c’est dès le départ que vous avez été associé au ministère des
prêtres diocésains ?
Bien sûr ! Lorsque je suis arrivé à La Gardiolle, j’avais plus de 70 ans et je ne connaissais personne.
Cela n’a pas duré longtemps.
Le père René Chabert, qui était à ce moment-là curé de Saint-Hyppolite, est venu me rencontrer. Le
prêtre qui assurait le service paroissial à Sauve et Quissac était comme moi un Montfortain, il était
malade et sur le point de partir. René m’a demandé, si j’acceptais, de le remplacer, j’ai hésité car je
n’avais jamais assuré ce type de responsabilité. Mais, petit à petit, je m’y suis mis, j’ai découvert et
assuré ce ministère.
Aujourd’hui, vous résidez à La Gardiolle tout en continuant à aider de temps à autre le
père Alexis Borie : qu’est-ce qui vous réjouit ?
Les rencontres. Même si le premier abord est toujours sympathique, et l’approfondissement dans la
foi plus difficile. Mais on est là pour cheminer avec les personnes ; c’est un compagnonnage très ré-
confortant.
Pour conclure je veux dire que je ne me sens pas du tout malheureux ici ! Et que c’est peut-être là
que le Seigneur viendra un jour me chercher…Propos recueillis par Betty Delichère, Infocom (2016)”

Merci pour tout, merci mon Père pour votre présence à nos côtés toutes ces années.

A un de ces jours…